La Très Grande Traversée Pierrot Rias : 120 km/h sur corde au-dessus du Vercors

 

 

Présentation
Mise en place
Instrumentation
Chariot de récupération
Calculs
Logiciel GHTyro
Photos et impressions

Première mise en place de la TGT

L’équipe d’abord peu nombreuse : Olivier Guérard, Denis Morales, Laurent Morel, Baudouin Lismonde, Nicolas Renous et Bernard Tourte, s’étoffera en cours de semaine avec Nicolas Lenogue, Frédéric Chambart, Alain Maurice, Georges Marbach, Laurent Charbonnel.

Tests en tout genre

La mise en place de la corde est une tâche complexe. Il est prévu qu’elle se fasse depuis une prairie située au futur point bas de la courbe formée par la corde — une « chaînette » pour les matheux. Une petite drisse lestée de 3 mm doit d’abord être lancée successivement depuis les deux points d’amarrage prévus, à l’aide d’une fronde prêtée par le PGHM. Elle permettra de tirer une cordelette de 7mm devant servir dans un second temps à hisser la corde elle-même. Malgré trois jours d’efforts, c’est un échec : les parties boisées s’avèrent infranchissables par les cordelettes. Il faut faire appel à un hélicoptère qui profite d’une courte fenêtre dans cette semaine de mauvais temps pour monter successivement sans coup férir les deux extrémités de la corde elle-même vers le Pas des Rages et le rocher de Perrellier.

Au futur point de départ de la tyrolienne, un répartiteur de charge à trois points a été installé.

Il retient le dynamomètre relié lui-même au descendeur Stop que traverse la corde et permet de la décharger si nécessaire. En amont du Stop, la corde est montée en parallèle avec le dynamomètre, puis elle est reliée à un point fixe de sécurité (sauf lors des opérations de mise en tension) avant de repartir vers le dispositif suivant :

– une poulie Rescue avec un bloqueur en butée.

Elle est amarrée par une sangle sur deux points et sert de déviation à la corde lors de la mise en tension, puis des reprises de tension ultérieures lorsque celles-ci sont nécessaires. Le bloqueur assure le blocage de la corde lors du retour manuel du bloqueur mobile de ce palan

 

– un palan comportant un ensemble de six poulies

La mise en tension de la corde demande d’en avaler cent mètres côté aval, six cents côté amont ! Trois heures d’efforts sont nécessaires pour récupérer tout ce mou jusqu’à atteindre la tension prévue de 250 daN.

Le dernier jour, par grand beau temps, les « essais en vol » démarrent.

Deux sacs sont chargés de 80 kg de galets de la Bourne et amarrés à la poulie située au point de départ haut de la tyrolienne. Cette poulie de type “Tandem Speed” développée par les Ets Petzl, est donnée pour une vitesse d’utilisation maximale de 20m/s (72 km/h). Comme la vitesse prévue est nettement plus élevée, la poulie a été est munie d’une instrumentalisation miniaturisée reliée à une centrale d’enregistrement située dans l’un des sacs.

La première charge est enfin lâchée, elle s’amenuise très vite dans le lointain, puis arrête sa course au bout de 55 secondes. Dès son immobilisation, le chariot de récupération est envoyé sur la corde depuis le Perrellier, au bout d’une cordelette auxiliaire. Il vient crocheter le mousqueton de longe de la charge, qu’il ramène au point bas de la tyrolienne par simple traction manuelle. Un ordinateur portable permet de décharger immédiatement les données recueillies par l’instrumentation. Comme prévu, l’échauffement s’avère très raisonnable : la température est de 35 °C au moment du pic de vitesse et passe par un maximum de 50 °C au moment où la charge s’immobilise d’elle-même. Ceci rend compte de la qualité des roulements qui équipent les « Tandem Speed » et du temps de ralentissement relativement long qui permet une bonne dissipation de la chaleur emmagasinée par les poulies.

 

C’est donc conforté par ces résultats, auxquels s’ajoute la constatation par les deux dynamomètres d’extrémité des faibles surtensions mesurées dans la corde pendant le test, que Bernard Tourte s’élance à son tour. Il descend plus vite que les sacs de test et s’immobilise à 60 m du point d’arrivée, après 40 secondes d’une descente vertigineuse. Sa vitesse de pointe est de 120 km/h !


Vidéo de la mise en place de la TGT