L’unicité des techniques est la clef de voûte de la sécurité et de l’efficacité des équipes SSF sur le terrain.

Faire travailler ensemble des sauveteurs provenant de clubs différents, voire de départements différents, exige en effet que tous pratiquent les mêmes techniques et utilisent les mêmes matériels afin d’assurer l’interchangeabilité totale des personnels tout en garantissant la sécurité maximale des manœuvres.

C’est tout l’objet de nos formations, de nos exercices interclubs et interdépartementaux, mais aussi ce qui justifie l’existence du Manuel du sauveteur.

L’évolution du matériel mis sur le marché et l’inventivité des spéléologues font que d’autres solutions que celles qui sont officiellement préconisées apparaissent régulièrement dans tel ou tel domaine. Pour ce qui concerne le SSF, il est bien clair que tout basculement éventuel vers ces nouveaux matériels ou techniques engage la sécurité de tous et ne doit donc se faire que de façon concertée après évaluation approfondie et en toute connaissance de cause.

La Cellule de veille technique du SSF étudie donc tous les nouveaux matériels et évalue les nouvelles techniques qui apparaissent. Elle décide ou non de les mettre en œuvre dans telle ou telle manœuvre pratiquée en secours, en ayant soigneusement pesé leurs avantages et inconvénients :

  • si elle estime que, dans la pratique secours, le nouveau matériel est préférable à l’ancien, il est de son devoir de changer sa doctrine et de demander à toutes ses équipes de s’y conformer, afin de continuer à garantir l’unicité des techniques ;
  • mais si elle considère que, dans la pratique secours, les inconvénients éventuels l’emportent sur les avantages, il est tout autant de son devoir de déconseiller ces matériels pour l’usage particulier qui en est fait au sein du SSF, pour les mêmes raisons.

Dans cette seconde catégorie se classent en particulier des matériels ou des techniques certes potentiellement intéressantes, mais encore trop récentes pour être suffisamment connues, pratiquées, et testées en profondeur. Les opérations de secours étant heureusement relativement rares, seules les techniques suffisamment éprouvées peuvent être enseignées et pratiquées par le SSF.

Dans les deux cas, la prise de position du SSF ne constitue évidemment en aucune manière un jugement de valeur sur le produit lui-même dans son usage général. Elle reflète simplement l’estimation que fait le SSF de son intérêt pour l’usage particulier du secours.

Dans ce cadre, il est bien clair :

  • que les préconisations que le SSF national fait à ses équipes sur proposition de sa Cellule de veille technique sont et doivent rester internes à notre structure ;
  • qu’un débat éventuel sur ces préconisations est bien évidemment tout à fait légitime, et reste même souhaitable s’il s’avère que la position officielle est mal étayée ou mal comprise. Mais ce débat ne peut être utile que s’il s’opère lui aussi en interne. C’est pourquoi la Cellule de veille technique répond à toute question qui lui est posée, et qu’il serait contre-productif de porter tout débat éventuel sur la place publique.

Le SSF se veut une structure démocratique, ce qui est la condition même de la confiance entre ses membres.

Il est ouvert au débat interne dans tous les domaines, y compris le domaine technique. Cependant, utiliser les possibilités de discussion interne offertes par la Cellule de veille technique est la seule façon d’avancer efficacement et de maintenir la cohésion entre nous, sans laquelle nos actions futures seront vouées à l’échec.