Bonjour,

Voici la 43ème lettre d’information du SSF. Elle suit juste la réunion du Conseil technique national du SSF qui s’est tenu les 29 et 30 septembre. En dehors des affaires courantes, ce conseil a longuement débriefé des opérations récentes du SSF (opérations Font Estramar et Thaïlande) et a rendu un vibrant hommage à son sauveteur Laurent Rouchette, disparu en opération.

Hommage à Laurent Rouchette (1973-2018)

Laurent Rouchette pratiquait la plongée depuis 1987 au sein d’un club et s’était tourné vers la plongée souterraine en 1990. Membre du Groupe Spéléologique de Corrèze, il avait rejoint les rangs du Spéléo-secours français (SSF) depuis 1995. Il était titulaire du titre de moniteur fédéral second degré (MF2) de la FFESSM (Fédération française d’études et de sports sous-marins) depuis 2008. Il avait passé son habilitation recycleur en 2011 et était également depuis cette même année formateur en plongée souterraine. Laurent Rouchette, plongeur et sauveteur du SSF19, est disparu accidentellement le lundi 9 juillet lors d’une opération de reconnaissance/recherche d’un plongeur belge non ressorti de la résurgence de Font Estramar (Salses le Château – 66). Son corps a été remonté à la surface par ses camarades plongeurs qui participaient également à l’opération. Il est difficile pour ses camarades sur cette opération, et pour tout le SSF, d’accepter qu’un sauveteur bénévole puisse perdre sa vie dans de telles circonstances. Le monde spéléo et plongée spéléo est endeuillé par la perte de ce camarade qui était apprécié de tous, tant pour ses qualités humaines que pour son altruisme et son engagement. Le SSF et la FFS proposent à tous ceux qui le souhaitent de collecter vos dons qui seront transmis à son épouse Cécile et à ses enfants, via une collecte qui sera clôturée le 30 octobre 2018 (voir).

Conseil technique national (29 et 30 septembre 2018)

Douze conseillers techniques nationaux, six correspondants régionaux et quatre membres du Conseil technique ont accueilli au sein du conseil technique sur la journée du samedi M-H Rey (DTN) et G. Cazes (CTN), ainsi que G. Kaneko, président de la fédération pour évoquer divers dossiers. Les travaux du conseil technique ont duré tout le week-end et ont porté sur tous les pans de l’activité du SSF qui ont été tous balayés sans exception.

Visite de M. Gérard Collomb, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, à Autrans-Méaudre (38)

Tout commence par un bruit qui court. « Une autorité va venir en Isère et désire une présentation de secours spéléologique ». Tout le monde est sur le pied de guerre. La commande est floue et on ne sait pas s’il veut aller sous terre ou s’il veut une démonstration en plein air : entrée de trou, falaise ou sur la spéléo-tour José Mulot à Autrans-Méaudre (Isère). C’est ce dernier site qui est finalement choisi par la 3SI (SSF38). Sur la date, l’incertitude règne aussi : entre le 15 et le 25 août. Ce sera le 17.Le secret doit être gardé, sécurité oblige. Pour plus de discrétion, le CTDS38 réserve donc la tour en son nom pour trois journées le lundi 13, le jeudi 16 et le vendredi 17, histoire d’effectuer quelques repérages préalables dont un avec des membres de la préfecture et du cabinet du ministre. Le jeudi, en compagnie d’un membre du GRIMP38 et d’un membre de la 3SI (SSF38), le CTDS38 pose les équipements de progression et les répartiteurs. Il manque encore des cordes, mais l’essentiel est là. Au programme, un brancardage en galerie basse suivi d’une montée en contrepoids et reprise, puis une main courante qui s’enchaîne avec une tyrolienne et enfin un brancardage jusqu’à l’ambulance.

Le vendredi matin, tout le monde est convié à 6h45 et la journée démarre par un café-brioche dans un gymnase tout proche car l’ambiance est humide. Quatre tours de chauffe suivent ; la fluidité des manœuvres s’améliore à chaque passage.

Un appel apprend au CTDS38 alors que la démonstration canyon qui a lieu au Furon est écourtée pour cause d’orage et que le convoi arrive dans trente minutes. Tout le monde descend et fait une pause d’un quart d’heure. Puis chacun retourne à son poste. Le ministre descend de sa voiture, salue ceux qui vont lui faire une démonstration, puis il a une présentation de matériel et de techniques par les unités de secours en montagne et le GRIMP. C’est alors le tour d’un officier qui dirige le CODIS de présenter le traitement d’une alerte spéléo. Et le SSF38 (3SI) prend le relais : G. Kaneko, président de la FFS et T. Larryb (CTDS38) font partie de la délégation qui accueille le ministre. G. Kaneko présente la spéléo-tour José Mulot et remercie le ministre pour son soutien lors du secours en Thaïlande. T. Larryb présente la 3SI et commente la démonstration effectuée par dix sauveteurs du SSF et cinq membres du GRIMP 38. Elle se déroule sans incident et la civière est déposée au pied du ministre une fois la tyrolienne détendue. Le ministre se dit impressionné. Il nous demande à quel âge nous avons commencé la spéléologie et dans quelles circonstances. Quatorze membres de la FFS ont participé à cette joyeuse aventure : le président de la FFS, un CTN, deux SSF 26 et dix 3SI-SSF38. Ils étaient accompagnés de cinq membres du GRIMP 38.

Cette visite ministérielle a été bénéfique à plusieurs titres. Pour la FFS d’abord. G. Kaneko a fait partie de la délégation qui a accueilli le ministre et a pu lui présenter la FFS et la spéléo-tour. Peu de personnes ont eu un tel temps de parole en présence de Gérard Collomb.Le SSF ensuite, représenté par D. Delabre (CTN), a bénéficié d’une visibilité sans précédent en présence du ministre. Le président de la fédération a pu présenter en quelques mots le SSF et insister sur ses nombreuses compétences. L’affaire thaïlandaise a été évoquée. La 3SI (SSF38) enfin, qui a su se mobiliser à un moment où de nombreux sauveteurs sont en congés. C’est un de ses conseillers techniques qui a été chargé de la présentation de la démonstration. L’association en ressort renforcée vis à vis des autorités locales, des services préfectoraux et des élus du Vercors. Trois départements voisins ont été sollicités : le SSF 26 a fourni deux sauveteurs tandis que les SSF 69 et 73 n’ont pas pu venir.

Stage national « Assistance aux victimes » 2018

Le stage ASV national, qui s’est déroulé pour la première fois en Corse du 4 au 7 octobre a  regroupé huit stagiaires et deux cadres. La formation était appuyée par le club I Topi Pinnuti, la ligue insulaire spéléologique corse et le SSF de Haute-Corse. Les mises en œuvre pratiques de la formation se sont déroulées dans les grottes de Brando et Butrone dont les configurations ont permis des simulations de situations d’accidents variées et de prises en charge de victimes. Les stagiaires ainsi formés viendront renforcer les capacités opérationnelles de leurs équipes SSF départementales.

Remerciements

François De Felix, l’un des informaticiens talentueux qui est à l’origine du développement et de la maintenance du super outil que représente la base des sauveteurs du SSF pour l’ensemble des conseillers techniques et gestionnaires du SSF, nous a informés de sa volonté de quitter la direction technique nationale en tant que conseiller technique national. François, exilé depuis un an à Hambourg (Allemagne), a continué sans relâche à répondre à toutes les sollicitations pour affiner le fonctionnement de cette base. Aujourd’hui, son travail et cet éloignement lui pèsent et il souhaite donc se mettre en recul de l’opérationnel national. François poursuit toutefois la coordination et le suivi de cette base opérationnelle, au titre de chargé de mission en charge du développement informatique au sein du Conseil technique du SSF, en complémentarité avec Antoine Aigueperse également engagé dans le développement technique de cet outil.

Vincent Boilloux, surchargé de travail au sein des collectivités territoriales, quitte également le Conseil technique du SSF. Vincent était chargé de mission développement informatique auprès du Conseil technique du SSF, étant expert en applicatifs réseaux. Il a également contribué au développement de la base des sauveteurs du SSF et est également à l’origine des deux versions du serveur fédéral qui héberge les listes de diffusion, Avens, etc… Mais qu’on se rassure, Vincent reviendra probablement nous aider, une fois toutes les réformes territoriales digérées. Dans cinq ans ? Dix ans ? Courage Vincent, et merci pour ton aide et tes précieux conseils. La FFS et le SSF risquent fort de t’appeler, de temps en temps…

Nominations et conventions

CTDS Lozère (48) :

Par arrêté en date du 24 août 2018, Laurent Chalvet-Prudhomme est nommé CTDS et Guillaume Coerchon et Spéhane Nore nommés CTDSA au sein du SSF48.

Convention Hautes-Alpes (05) :

Une nouvelle convention départementale d’assistance technique en secours souterrain a été signée en juillet 2018 entre la préfecture du département et le président du CDS05.

Rappel sur la nouvelle application mobile : SSFAlert

Le SSF rappelle que SSFAlert, est une application développée en interne par Antoine Aigueperse, destinée à tous les spéléos ou non spéléos, et qui a pour but de faciliter l’obtention de conseils avisés, ou de passer directement une alerte secours dans les meilleurs conditions. Le principe pour installer SSFAlert sur votre téléphone mobile est simple:

– Se rendre sur le site https://ssfalert.fr depuis son téléphone (ou tablette, ou ordinateur)

– L’ensemble des données est mis en mémoire dans l’appareil

– Sauvegarder l’application en tant que marque-page en choisissant de placer le raccourci sur l’écran d’accueil.

L’application est maintenant disponible même en mode avion. Pour mettre à jour l’application, il suffit de la lancer lorsque vous avez du réseau. Les nouvelles données sont alors automatiquement téléchargées et sauvegardées. SSFAlert peut vous géo-localiser et afficher les numéros du département dans lequel vous êtes. Mais pour cela, il faudra un tout petit peu de réseau mobile.

Technique : Arrêt de fabrication des spits auto-forants.

La société PETZL nous a annoncé l’arrêt de la fabrication des spits auto-forants de marque « SPIT » que nous avons tous utilisé. Il ne reste donc plus sur le marché, à ce jour, que les chevilles auto-forantes développées par la marque Kong (voir).

De nombreux SSF utilisent les chevilles Rainox Raumer 12 x 30 totalement inoxydables à poser au perforateur ou avec un tamponnoir dédié (voir).

Technique : nouvel article de la cellule de veille technique (CVT) du SSF

Suite à une question qui lui a été formulée sur une utilisation particulière de la cordelette Dyneema en secours, la cellule de veille technique du SSF a fait le choix de formuler une réponse allant bien au-delà de la question posée, dans le simple but de faire le tour des utilisations possibles pour ce type de cordelette en secours, ce qui n’avait pas été fait auparavant. Vous retrouverez bientôt cette mise au point technique sur le site SSF à la page suivante (voir).

Calendrier des stages 2018 (rappel)

Stage Gestion de sauvetage : ce stage, qui aura lieu du 1er au 4 novembre 2018 en région lyonnaise, est complet. Une seconde session de stage a donc été programmée du 30 mai au 2 juin 2019. Le lieu reste encore à définir. Le SSF tient à rappeler que la participation à ce stage reste un pré-requis pour l’inscription au stage national conseiller technique départemental en spéléologie (qui aura lieu du 2 au 10 novembre 2019 dans les Pyrénées). Ce stage est également bien entendu ouvert à tous les sauveteurs susceptibles d’assurer le rôle de gestionnaire de sauvetage.

Stage E/CE international : ce stage, programmé du 10 au 18 novembre 2018 en Aveyron (12), a recueilli trente-cinq inscriptions de sauveteurs de nombreuses nationalités (Israël, USA, Chili, Brésil, Croatie, République tchèque, Canada, Tunisie, Irlande, Espagne et Suisse) et se terminera par l’exercice régional SSF ouvert à tous les sauveteurs SSF d’Occitanie le 17 novembre prochain sur les grands causes en Aveyron.

Stage E/CE national : ce stage, qui aura lieu du 27 octobre au 4 novembre prochain dans l’Ain, n’est pas encore plein : vous pouvez encore vous y inscrire mais il faut faire vite !

Dates : du 27 octobre au 4 novembre 2018
Lieu : Ain (01)
Contact : Sylvain BOUTONNET
Téléphone : 06 80 87 72 10 / 06 30 58 01 16
Mail : sylvain.boutonnet@orange.fr

Hommage à Lucas Baldo (1990 – 2018)

Jeudi 19 juillet, Lucas BALDO est décédé lors d’un accident de montagne à l’âge de 27 ans. Membre du Spéléo club EPIA, il était initiateur fédéral de spéléo, en formation moniteur et était un pilier de l’enseignement en région Occitanie depuis plusieurs années. Il était également chef d’équipe au sein du SSF31, reconnu par tous pour sa gentillesse et sa technicité.

 

Résumé succinct des interventions secours

26 mai 2018, gouffre du grand glacier (Chapareillan – 38)

Lors d’une sortie de club destinée à effectuer des mesures sur l’épaisseur de glace pour la réserve naturelle des Hauts-de-Chartreuse, une spéléologue de cinquante ans ressent vers 16 h une violente douleur thoracique et éprouve des difficultés à respirer vers la cote moins cinquante mètres lors de sa remontée sur corde. L’alerte est donnée à 17 h 30 et le plan de secours est déclenché. Une équipe composée de trois sapeurs-pompiers, de trois sauveteurs du SSF73 (membres du club de la victime), de trois CRS et d’un médecin du SAMU 38 est engagée sous terre à 19 h 40 sous la coordination du conseiller technique départemental en spéléologie du SSF38 (3SI). Un bilan médical est remonté à 20 h et la victime franchit finalement les obstacles sans être conditionnée sur une civière avec l’aide des sauveteurs. Elle sort de la cavité à 21 h 40. Une fracture du sternum sera diagnostiquée.

1er juin 2018, aven Didier, causse d’Aumelas (Aumelas – 34)

Deux jeunes non spéléos, inexpérimentés, tentent la descente de cet aven (P45 plein vide derrière une étroiture peu sévère en surface). Ils sont équipés de descendeurs en huit pour descendre et d’un seul matériel de remontée pour deux. Le premier entame la descente, passe l’étroiture puis met son huit sur la corde du puits plein vide. Il se prend alors le T-shirt dans le huit et se trouve ainsi bloqué sur la corde à portée de voix du second qui déclenche l’alerte via le 18 à 10 h 24. Conformément au plan de secours, un échange téléphonique à lieu entre le CT-ISS34 et le CTDS du SSF34. Il est alors décidé de façon conjointe d’une intervention des ISS34 disponibles dans une caserne proche car il y a urgence et que la victime est située à proximité de la surface. A 12 h 30, le SDIS34 informe le CTDS que la victime est ressortie.

2 juin 2018, aven des Pèbres (Tharaux – 30)

Alors que deux spéléologues fédérés sont en exploration dans cet aven, durant une escalade, celui de tête décroche à 16 h un bloc qui atterrit sur la jambe de celui qui l’assure vingt mètres plus bas. Celui-ci souffre alors du genou et présente une importante plaie à la jambe. L’alerte est donnée par le spéléologue rescapé à 16 h 40 via le CODIS30. Le CT GRIMP 30 et le CTDS SSF30 engagent conjointement sous terre trente-quatre intervenants. Après avoir initialement suspecté une fracture, les examens sous terre confirment que la victime ne présente qu’un trauma et une plaie importante au genou gauche. Deux points de suture seront réalisés sous terre par un médecin. La victime est alors évacuée et ressortie de la cavité à 3 h 10 du matin.

3 juin 2018, traversée Odon / Pont de Gerbaut (Herran – 31)

Une femme, inquiète que son mari n’ait pas donné de nouvelles alors qu’il devait ressortir d’une cavité en soirée, appelle le numéro vert à 22 h. La dame n’est pas spéléologue. Elle précise juste que le groupe est parti de la commune d’Arbas à 9 h 30 et qu’ils avaient parlé de la cavité de pont de Gerbaut et de deux puits de cinquante mètres. Le CTDS31 tente de récupérer plus d’informations sur cette sortie, il identifie finalement la traversée Odon-Pont de Gerbaut comme lieu de la sortie. Quelques minutes plus tard, l’appelante rappelle le CTDS31 pour lui préciser que son mari vient de l’appeler car le groupe vient tout juste de sortir de la cavité.

8 au 10 juillet 2018, résurgence de Font Estramar (Salses-le-château – 66)

Après la disparition le 28 juin 2018 d’un plongeur belge, le SSF propose, à la requête du procureur de Perpignan, une intervention plongée afin de tenter de récupérer le matériel de plongée laissé dans la cavité lors de l’accident, ainsi qu’une reconnaissance à deux niveaux : dans la zone des moins cinquante mètres et dans la zone des moins cent trente mètres. Treize membres du SSF (cinq plongeurs, deux TRSP, un CTN et quatre personnels en assistance) participent à cette opération. Lors de la première plongée de reconnaissance, cette intervention est endeuillée par la disparition accidentelle de l’un des plongeurs engagés (Laurent Rouchette, voir l’éditorial de cette lettre d’information) dont la mission de reconnaissance avait pourtant été menée à terme. Son corps est extrait dans la continuité, puis les opérations de recherches sont suspendues en concertation avec Monsieur le procureur de Perpignan en charge de cette affaire.

22 juillet 2018 (Betchat – 09)

À 13 h 45, le PGHM appelle le CTDS du SSF09 pour un appel reçu d’une personne préoccupée vis-à-vis d’un homme parti avec casque et corde au nord du village de Betchat, sans que sa voiture n’ait bougée de place depuis 24 h. Le COG démarre une enquête sur la voiture et son propriétaire. Un recensement parallèle est mené sur les cavités, carrières et mines du secteur. À 15 h 55 les gendarmes rappellent le CTDS pour lui expliquer qu’ils ont cherché la voiture sur place, mais ne l’ont pas trouvée.

22 juillet 2018, grotte de Lombrives (Ussat – 09)

La gestionnaire de la grotte de Lombrives appelle vers 20 h un sauveteur du SSF09, car elle est inquiète pour un guide parti vers la galerie de la mamelle en fin d’après-midi et non ressorti. Après avoir préparé une équipe d’intervention du SSF09, le CTDS du SSF09 n’arrive pas à joindre l’appelante et appelle à 20 h 24 le CODIS09 pour un démarrage d’opération. Le chef de salle précise que l’appel concernait un secours en paroi, donc en extérieur, et que c’est le PGHM qui gère l’intervention. A 20 h 50 arrêt de sollicitation du SSF 09, et intervention du  PGHM : la personne sera hélitreuillée rapidement..

2 – 4 août 2018, diverses cavités (Saint-Antoine d’Auberoche – 24)

La gendarmerie de Périgueux émet un avis de recherche pour retrouver un habitant de la commune de Fleurac, spéléologue amateur confirmé, porté disparu depuis le 2 août. Son véhicule est retrouvé le 4 août à Saint-Antoine d’Auberoche, à dix-huit kilomètres de son domicile. Près de cet endroit se trouvent plusieurs grottes et avens. Après qu’un chien de la gendarmerie eut marqué une grotte, le SSF24 en effectue une fouille, puis fouille et prospecte les phénomènes karstiques aux alentours en collaboration avec la gendarmerie. Le disparu est finalement retrouvé décédé au pied d’un arbre, à soixante mètres de sa voiture.

26 août 2018, gouffre Michèle, secteur d’Arbas (Herran – 31)

Un appel est effectué au numéro vert à 2 h 30 pour trois spéléologues fédérés partis dans cette cavité jusqu’à la cote – 200 m et qui auraient dû ressortir dans la soirée précédente vers 20 h. Quelques minutes plus tard, l’équipe recherchée, qui est rentrée relativement tardivement sous terre en sous-estimant les difficultés de progression dans cette cavité, refait surface. L’alerte est donc stoppée avant même de mener à un engagement de moyens.

14 août 2018, puits artificiel (Bellegarde – 30)

Dans le cadre d’une enquête préliminaire et sous réquisition, une équipe de deux équipiers du SSF30 apporte son concours technique et matériel pour assister des opérations de recherches de la gendarmerie nationale dans un puits artificiel complètement bouché d’une profondeur estimée à trois mètres et un mètre cinquante de diamètre.

1 -2  septembre 2018, grotte des Eaux-Chaudes (Laruns – 64)

Lors de l’exercice préfectoral du SSF64, faute d’un frein de charge efficace, la civière contenant un blessé fictif et en progression sur une tyrolienne, part rapidement et percute des blocs. L’exercice se transforme donc en évacuation réelle. La victime présente finalement une lésion aux ligaments inter-cervicaux et une forte contusion à l’épaule.

20 septembre 2018, grotte (Rébénacq – 64)

Une femme se bloque le genou vers 13 h 30 dans une cavité et empêche ses compagnons de spéléologie de sortir. Le SSF64 est déclenché et une intervention conjointe de cinq sauveteurs SSF64 et de deux sapeurs-pompiers permettent de la décoincer au moyen d’un marteau burineur.

8-9 octobre 2018, émergence du Ressel (Marcilhac sur Célé – 46)

Un plongeur, non fédéré, est porté disparu le 8 octobre au soir. Le SSF est engagé sur cette opération de recherche à la demande de la préfecture du Lot, et mobilise une équipe de plongeurs du SSF, un TRSP, une gestionnaire et un CTN. Dans la nuit, le corps sans vie du plongeur recherché est retrouvé à cent quatre-vingt mètres de distance de l’entrée. Les équipes engagées basculent alors sous la tutelle du procureur du Lot et remontent la victime à la surface vers 1 h du matin.

Résumé succinct d’auto-secours et autres opérations

4 mai 2018, effondrement (Thoisia – 39)

Le CTDS39 reçoit une demande de concours de la préfecture pour procéder à une reconnaissance dans une cavité souterraine mise à jour à la suite d’un effondrement. Trois membres du SSF39 sont mobilisés pour effectuer une reconnaissance et une topographie de la cavité, ainsi que pour y accompagner un ingénieur du BRGM.

22 août 2018, Les Mulots (Dingy – 74)

Lors d’un léger pendule en haut d’un méandre, un spéléologue chevronné cherche à s’accrocher à une prise… qui s’avère n’être qu’une grosse écaille. Celle-ci lui tombe sur la cuisse droite, lui provoquant une entorse au genou. Le blessé ressort par ses propres moyens, encadré par ses deux compagnons de sortie.

24 août 2018, grotte d’Aouta el Gazdir (Rif Marocain (partie Nord-Est du Maroc), près de Chefchaouen, Maroc)

Un spéléologue fédéré français confirmé de soixante-neuf ans part vers 11 h en glissade non contrôlée sur dix mètres en passant au bord d’un puits situé sur l’itinéraire de sortie à quarante mètres sous la surface. Quatre membres de l’équipe sont encore dans la cavité à différents étages. Le spéléologue blessé est allongé assez confortablement en position déclive en bas d’un petit puits. Il se plaint de son côté droit : épaule, poignet, rein, cheville, sans présenter d’altération de motricité, ni de perte de connaissance. Après l’insatallatio d’un point chaud et son isolement du sol par un matelas gonflable, le blessé est hydraté et nourri. Ses compagnons préparent sa remontée sur corde/poulie en posant les gougeons nécessaires à l’aide d’un perforateur. Le blessé remonte finalement sur corde aidé par un co-équipier, pendant que deux autres équipiers l’assurent par le haut en le tractant. Après plusieurs pauses pour récupérer et se nourrir, le blessé ressort de la cavité à 18 h 20. Le bilan radiologique confirmera une petite fracture transversale incomplète sans déplacement située à la jonction radius / semi-lunaire droit, qui nécessitera la pose d’une attelle.

Informations d’accidentologie au niveau mondial

23 juin – 10 juillet 2018, grotte de Tham Luang (Pong Pha, Chiang Raï – Thaïlande)

Le 23 juin, douze enfants et un adulte sont bloqués au cours d’un rite initiatique dans la grotte de Tham Luang, située au nord de la Thaïlande, suite à une forte montée des eaux en cette période de mousson. A partir de cette date, de très nombreux sauveteurs (malheureusement pour la plupart peu expérimentés sur ce domaine d’intervention hyperspécialisé), tentent de retrouver ce groupe, qui, comme tout le monde l’espère, a pu se mettre à l’abri dans une partie exondée de la cavité. Des plongeurs locaux avec du matériel peu adapté sont alors mobilisés avec une énorme montée en charge (presque un millier d’intervenants sur place au bout de quelques jours). Le 26 juin, des contacts s’intensifient entre le SSF et quelques locaux, notamment via la CREI. Sur place, l’eau ne cesse de monter ce qui complique les actions possibles. Dès le 26 juin, le SSF fait connaitre auprès de la DGSCGC (COGIC – Ministère de l’Intérieur), sa disponibilité à pouvoir proposer une aide efficace au moyen d’une équipe complète et structurée de vingt sauveteurs avec plusieurs missions envisagées (plongée, pose de balises, prospection et désobstruction en surface). Le 29 juin, le SSF est formellement sollicité pour une offre de services au regard de cette opération via l’ambassade de France en Thaïlande. Il n’y a cependant aucun aboutissement à ces propositions, notamment du fait de l’absence de demande d’appui de la Thaïlande. En parallèle, on constate l’arrivée massive de moyens de plongée sur place (beaucoup de moyens militaires étrangers engagés), ainsi que peu à peu au fil du déroulé, la mainmise de plongeurs anglais sur cette opération, ces plongeurs ayant été engagés dès les premiers jours grâce à divers contacts préétablis sur place. Dans ce contexte, la proposition du SSF avec la possibilité de mettre en œuvre la civière plongée reçoit alors un refus poli de l’ambassade, au prétexte qu’il y a assez de moyens sur place… La FFS aura également largement contribué à faire remonter la proposition du SSF via les ministères des sports et des affaires étrangères, puis jusqu’au premier ministre. En absence d’accords bilatéraux avec la France et du verrouillage établi sur place par l’équipe anglaise, toutes ces propositions reçoivent une fin de non-recevoir. Après de nombreux efforts, et le décès d’un plongeur militaire thaïlandais, dans une atmosphère raréfiée en oxygène, les treize victimes seront évacuées en civière pour les plus fragiles après avoir été sédatées, comme initialement envisagé et proposé par le SSF.

26 au 28 juin 2018, grotte d’Obriga de El Vallecillo (Sierra de Albarracín, Teruel – Espagne)

Trois spéléologues confirmés sont piégés dans cette grotte longue de 3500 mètres alors que le niveau de la nappe phréatique remonte suite à une forte pluviométrie. Plus de trente-cinq sauveteurs de la guardia civil d’Aragon et de Navarre et des pompiers participent aux recherches. Après avoir abaissé d’un mètre le niveau d’un premier siphon et sans avoir trouvé les spéléologues de l’autre côté, un second siphon est finalement plongé. Derrière ce siphon, les plongeurs trouvent  une caméra avec un message laissé par les disparus. L’équipe de sauvetage continue donc à avancer dans la cavité jusqu’à ce qu’elle trouve les spéléologues qui avaient trouvé refuge dans une zone plus élevée. Après avoir été équipés de matériel de plongée, les trois disparus ressortent par leurs propres moyens de la cavité après trente-cinq heures sous terre.

21-23 juillet 2018, Grotta della Mottera, Alta Val Corsaglia (Frabosa Soprana, Piémont – Italie)

Un spéléologue chevronné, engagé avec son club dans la traversée du Buco Fantozzi au Colla degli Stanti, chute vers 18 h et souffre de multiples blessures. L’alerte est donnée vers 21 h à la délégation de spéléologie et de sauvetage en montagne du Piémont (CNSAS). Au total, quatre-vingts sauveteurs du corps national de sauvetage alpin et spéléologique (CNSAS) sont mobilisés pour ce secours. Après avoir été rejoint et stabilisé par la première équipe médicale, l’évacuation proprement dite de la victime démarre le 22 juillet vers midi. Des opérations de désobstruction de passages étroits, et la nécessité de progression en rivière ralentissent la progression. La sortie de la cavité s’effectue par une cascade de quatre-vingts mètres, contournable par une via ferrata. Après trente-six heures d’intervention, le blessé est finalement extrait de la cavité le 23 juillet à 8 h du matin via une tyrolienne shuntant la cascade avant d’être héliporté vers l’hôpital de Cuneo.

 

4-6 août 2018, grotte “Frozen Abyss”, sommet du mont Canin (Frioul/Vénétie – Italie)

Lors d’une exploration par trois spéléologues de cette cavité située sous le sommet du mont Canin à une altitude de deux mille deux cents mètres, l’un d’entre eux chute d’une vingtaine de mètres et se blesse à la tête, à environ deux cents mètres de profondeur. L’alerte est donnée vers 16 h. Très rapidement une équipe médicale et une équipe de désobstruction sont héliportées sur le site. Vers 22 h, un bilan médical remonte et montre que la victime est consciente, traumatisée mais pas en danger vital. Les équipes de désobstruction entrées par une deuxième cavité naturelle, bloquée par la glace et située cent mètres plus bas que celle utilisée par le groupe, leur permet d’accélérer les opérations d’élargissement des passages, afin d’éviter aux sauveteurs quelques passages étroits (trente mètres de goulet très étroits et un puits glacé d’environ cent trente mètres). Une première tentative de descente de la civière le 5 août vers 21 h montre que celle-ci ne passe pas encore. Cinq heures supplémentaires de désobstruction sont nécessaires. L’évacuation proprement dite commence le 6 août à 5 h 40 pour une sortie effective du blessé à 12 h 35. Pendant plus de quarante heures, ce sont quatre-vingt-quatorze techniciens spéléologues et vingt-deux techniciens alpins de la région Frioul-Vénétie Julienne et de nombreuses autres régions italiennes qui ont participé aux opérations de sauvetage, assistés de trois hélicoptères et d’un avion pour transporter les hommes et le matériel.

23 septembre 2018, gouffre Asouwel (massif du Djurdjura – Algérie)

Une spéléologue en exploration dans cette cavité (profondeur moins huit-cent-cinq mètres) glisse et se fracture le bras droit alors qu’elle progressait dans une galerie horizontale juste avant le puits de soixante-cinq mètres, à plus de cent-cinquante mètres sous terre. L’opération de sauvetage, entièrement réalisée par six spéléologues formés aux techniques d’auto-secours sur corde lors de la dernière formation encadrée par la FFS au printemps 2018 dans ce pays, débute vers 11 h 30 du matin pour s’achever à 20 h.

30 septembre 2018, grotte de Fiume/Vento (Province d’Ancône, Frasassi – Italie)

Dans la matinée du 30 septembre, un spéléologue chute lors d’une visite dans cette grotte. L’état du blessé nécessite l’intervention combinée de médecins et de techniciens du corps national de sauvetage alpin et spéléologique – CNSAS – des Marches, de l’Ombrie, de l’Émilie, de la Romagne, du Latium, des Abruzzes et de la Campanie, soit environ soixante sauveteurs. Les opérations de sauvetage se sont terminées peu après 2 h du matin après douze heures d’évacuation.

30 septembre 2018, sima Lezegalde, Sierra de Aralar (Iribas, Navarre – Espagne)

Un spéléologue moniteur, accompagnant un groupe de quatre autres personnes, chute vers 14 h 15 d’environ dix mètres alors qu’il escaladait les vingt mètres qui séparent l’embouchure du gouffre et le mur de pierre qui marque l’entrée de la cavité. Les pompiers, prévenus par téléphone, interviennent rapidement et évacuent le blessé et les quatre autres personnes bloquées sur une plateforme à l’entrée de la cavité. Le blessé est héliporté vers l’hôpital et ne souffre que d’un traumatisme crânien léger et d’une fracture des côtes.

4 octobre 2018, puits (Kuala Lumpur – Malaisie)

Six pompiers malaisiens ont été tués au cours d’une opération de sauvetage d’un adolescent tombé dans un puits près de Kuala Lumpur. Alors qu’ils tentaient de localiser un jeune homme de dix-sept ans tombé dans le puits alors qu’il pêchait avec deux autres amis, un fort tourbillon d’eau dans le puits a entraîné les plongeurs. Ceux-ci ont lutté pendant trente minutes dans l’eau tandis que d’autres pompiers tentaient de les secourir. Lorsqu’ils ont pu les sortir de l’eau, ils étaient tous inconscients et n’ont pu être réanimés par le personnel médical.