Lettre d’information du SSF n°66 – ISSN 2491-5807 – Juillet 2024

Cher(e)s ami(e)s sauveteurs,

Voici un bel été qui s’annonce avec surement des vacances bien méritées sur vos meilleurs spots spéléos… Le SSF vous souhaite de bonnes vacances sous terre. A cette occasion, nous vous rappelons qu’une méticuleuse préparation des sorties est la meilleure solution pour éviter un maximum de problèmes et des déclenchements d’interventions. Bonnes période estivale à toutes et à tous ! 
 

Engagement du SSF sur les sessions du 

Beauvau de la Sécurité Civile 

Le 26 mars dernier, M. Marion (Directeur de la DGSCGC), lors de la réunion conjointe entre la DGSCGC et les Associations Agréées Sécurité Civile (AASC, dont fait partie le SSF) précisait que le 9 avril 2024 serait lancé par le Ministre de l’Intérieur et des Outre-mer un «Beauvau de la Sécurité Civile », impliquant toutes les AASC. Les premiers résultats sont attendus avant fin 2024 en matière de réorganisation, de modernisation, et de réorientation des missions. Une annonce suivie d’effet (presque à date !) puisqu’au final ce Beauvau visant une révision globale de notre organisation de Sécurité Civile, dont la dernière version remontait à la Loi de Modernisation de la Sécurité Civile de 2004, a été lancé en grande pompe par le Ministre de l’intérieur ce 23 avril, inauguration à laquelle le SSF était représenté par son Président.

Crédit photo : B. Tourte

Poursuite des webinaires 

entre la Direction Nationale et les sauveteurs

Dans la poursuite des actions de communication de la Direction Nationale du SSF envers ses sauveteurs, un nouveau webinaire sur la thématique « Transmissions » a eu lieu le 26 juin dernier. Devant l’engouement suscité, avec 174 participants inscrits à cette session, la direction nationale a dû revoir dans l’urgence sa copie. La fonction webinaire envisagée, limitée malheureusement à 100 participants, nous a contraint à organiser une seconde session le 2 juillet afin de permettre aux exclus de la première session d’y participer. Nous envisageons à l’avenir d’utiliser de nouveaux outils qui éviteront les problèmes rencontrés et rendront ces webinaires plus interactifs. Ces webinaires étaient articulés sur une présentation à plusieurs voix d’une durée d’1h40, suivie d’une séquence d’environ 20 minutes de questions/réponses en direct. 

Un sondage réalisé en ligne montre que le rappel des bases sur la transmission souterraine (dont la transmission par le sol) a permis à la majorité des participants de bien se rafraîchir la mémoire sur des notions déjà connues, et que de nouvelles notions ont pu être découvertes sur les nouvelles fonctionnalités du poste Pimprenelle. L’évaluation globale de ce webinaire par les participants a été de 8,6/10.

Crédit photo : D. Cossio-Sánchez

Nouvelles nominations

Sur proposition du président du CSR-Occitanie, et après le vote des conseillers techniques des départements concernés de cette région, les candidatures d’Olivier GUERARD (CTDS 09) et de Jean-Louis ROCHER (CTDS12) aux postes respectifs de correspondants régionaux du CSRO au sein du Conseil technique du SSF pour les zones « Pyrénées » et « Grands causses » ont été validées par le Conseil Technique du SSF.

Olivier GUERARD

Jean-Louis ROCHER

Médailles

Le 11 mars dernier, le Préfet des Hautes-Pyrénées a décerné officiellement la médaille de la sécurité intérieure, échelon bronze, à Jean-Luc FEYDIT, spéléologue-sauveteur du SSF65 pour avoir contribué au sauvetage d’une personne bloquée à Saint-Pé-de-Bigorre.

Crédit photo : Préfecture des Hautes-Pyrénées

Crédit photo : Famille Prost

Le 22 juin, Samuel PROST (CTDSA du SSF25 et CTN) a reçu la médaille de l’Ordre National du Mérite pour son investissement dans le secours. Samuel est engagé depuis 32 ans au sein du Spéléo Secours Français (Indre, puis Doubs), en tant que sauveteur, CTDSA du Doubs (23 ans de service), président de l’association Spéléo Secours du Doubs (depuis 10 ans) et CTN depuis 2022. A ce beau parcours s’ajoutent plusieurs années d’engagement en tant que Sapeur-Pompier volontaire.

Par décret du 3 juillet 2024, la promotion de la Légion d’honneur du 14 juillet récompense pour tout le service rendu au SSF pendant de nombreuses années Bernard TOURTE, président actuel du SSF.. Le Conseil Technique du SSF est fier de cette reconnaissance qui récompense également tous les sauveteurs investis dans cette belle mission de secours.

Crédit photo : R. Flament

Nouveau cadre réglementaire et doctrinal relatif aux secours en milieu souterrain (SSF – DGSCGC)  

Les échanges avec la DGSCGC sont particulièrement nombreux ces dernières années, et plus encore sur ces derniers 8 mois, avec en points d’orgue :

• La refonte de la convention nationale, en place depuis le 14 janvier 2014, accompagnée de sa déclinaison départementale,
• La publication d’une circulaire dédiée à l’organisation des secours souterrains,
• L’édition d’un Guide ORSEC départemental relatif aux «Secours en Milieu Souterrain (SMS)». Ce document à destination des préfectures se propose d’aider les équipes préfectorales dans la rédaction et la mise à jour des Dispositions Spécifiques départementales SMS.

C’est grâce à un très intense travail d’échange et de collaboration, conduit par mail, par téléphone, par de nombreuses réunions et visioconférences, à bon nombre de niveaux, que cette assise documentaire de référence a pu aboutir.

La diffusion officielle de ce « package » documentaire à l’attention des Préfets et/ou Préfètes est dorénavant imminent. La Direction Nationale du SSF tient à remercier l’écoute et l’attention de tous ses partenaires et interlocuteurs qui ont contribué par leur confiance et leurs actions, à ces nouvelles avancées. L’objectif final est bien une organisation optimale de la gestion des secours en milieu souterrain.

Fin d’olympiade et prochain mandat 2024-2028

Suite à l’élection du nouveau bureau de notre fédération lors de l’assemblée générale du 19 mai 2024, le conseil d’administration fédéral a procédé le 2 juillet dernier à un appel à candidature pour la présidence des commissions, délégations et chargés de mission pour cette nouvelle mandature 2024-2028. Le SSF, commission secours de la fédération, est bien évidemment concernée comme toutes les autres commissions de la FFS par ces renouvellements. Conformément à l’article 31 du règlement intérieur de la FFS, le conseil d’administration procédera à l’élection des président(e)s de commission lors de sa réunion des 14 et 15 septembre 2024 à Arre (30), sur les lieux du 32ème rassemblement des spéléos caussenards. Les président(e)s de commission sont élu(e)s pour quatre ans. Ils(elles) sont chargé(e)s d’appliquer la politique de la FFS définie par l’assemblée générale, dans les domaines de compétence de leurs commissions. La fédération souhaite que, pour chaque commission, un binôme se présente (président(e) et adjoint(e)), avec une équipe de direction nationale (DN) constituée de 6 à 8 personnes (secrétaire, trésorier, adjoints et membres de la DN).

Alerte de sécurité sur les chevilles 720 TAP Raumer

La société Raumer s.r.l. a diffusé une alerte de sécurité sur les chevilles auto-foreuses 720 TAP Raumer fin mai dernier (https://www.raumerclimbing.com/fr/news/safety-alert-recall-action-art-720-tap/).

Après contact avec les services technique et qualité de Raumer, il s’agit d’un souci de « trempe » (traitement thermique), qui s’avère assez complexe sur cette cheville TAP, en raison de sa petite taille. Ce traitement doit permettre d’obtenir un état de dureté différent entre sa partie « expansive » et sa partie « filetage ». Ce rappel concerne un lot pouvant présenter des fissurations susceptibles de se prolonger bien au-delà des pré-amorces de découpes jusqu’à induire au moment de la frappe d’expansion, une rupture nette située juste sous la partie filetage.
En ce qui concerne le lot commandé et distribué depuis 2020 par le SSF auprès de ses antennes départementales (dont le traitement est plutôt couleur galva / aspect bronzé – et non d’aspect plutôt brillant, faisant penser à une couleur inox pour le lot rappelé par Raumer), ces chevilles TAP ne sont pas concernées par ce rappel fabricant. Le SSF n’a d’ailleurs reçu aucun retour mettant en évidence d’éventuels problèmes sur ce lot distribué auprès de ses antennes.  

Stage Équipier / Chef d’Équipe SSF International

Le Stage Équipier / Chef d’Équipe SSF International 2024, s’est déroulé sur Saint-Rome de Dolan (Lozère) du 29 juin au 06 juillet et comptait trente-deux stagiaires (9 Tchèques, 8 Roumains, 4 Irlandais, 4 Suisses, 3 Chiliens, 2 Autrichiens, 1 Israélien et 1 Australien). Ce sont six cadres FFS permanents : quatre français, un cadre chilien et un cadre ukrainien qui ont participé à l’encadrement de ce stage démarré sous des trombes d’eau, mais avec une météo plus clémente par la suite.
 

Stages nationaux 2024 à venir

Le conseil technique tient à rappeler que le SSF n’est pas une école d’enseignement fédérale et n’a donc pas vocation à former l’ensemble des spéléologues fédérés. Les stages nationaux du SSF sont destinés à former les  sauveteurs SSF opérationnels, inscrits et validés sur une liste secours départementale, liste établie sous la responsabilité des CTDS.

Toute inscription à un stage national d’un sauveteur fédéré restera donc conditionnée à une validation formelle par le ou les CTDS du département concerné.

Stage Équipier/Chef d’Équipe national
Dates : du 26/10/24 au 03/11/24 – Lieu : Francheville, Côte d’or
Contact : Sylvain BOUTONNET – Téléphone : 06 30 58 01 16

Stage Conseiller Technique [COMPLET]
Dates : du 26/10/24 au 03/11/24 – Lieu Francheville, Côte d’or

Contact : Loïc GUILLON – Téléphone : 06 27 30 50 05

Stage Transmission
Dates : du 31/10/24 au 03/11/24 – Lieu :  Vallon Pont d’Arc, Ardèche

Contact : Antoine AIGUEPERSE – Téléphone : 06 82 27 19 96 – 06 66 44 08 17

Stage Assistance aux victimes (ASV) [il reste des places]
Dates : du 29/10/2024 au 03/11/2024 – Lieu : Vallon Pont d’Arc, Ardèche

Contact : Samuel PROST – Téléphone : 06 87 06 63 40

Résumé succinct des interventions secours

28 avril 2024 – Grotte de la Castelette (Nans-le-Pins – 83)

Une femme d’une trentaine d’année en exploration dans cette cavité fait une mauvaise réception vers 12h45 et se blesse au genou, elle ne peut plus poser le pied au sol. Une personne du groupe sort pour donner l’alerte et le dispositif ORSEC est activé à 13h45. Deux CTDS et quatorze sauveteurs du SSF83 sont alors mobilisés. Pendant ce temps, un second groupe de spéléologues présent dans la cavité s’emploie à remonter la victime par des techniques d’auto secours. Celle-ci rejoint la surface assistée par ses compagnons vers 15h, elle est évacuée en hélicoptère.

9 mai 2024 – Fosse de Montenois (Montenois – 25)

Un homme qui se promenait avec son fils fait une chute d’une quinzaine de mètres dans une doline du complexe des fosses de Montenois. Une perte de connaissance et d’importants traumatismes ont nécessité l’intervention du SMPM du SDIS25 et l’évacuation héliportée de la victime vers le CHU de Besançon. Le SSF25 n’a pas été prévenu par le CTA/CODIS de cette intervention.

13 mai 2024 – Canal de Guise (Dijon – 21)

Deux jeunes filles d’une quinzaine d’année décident de visiter le canal de Guise, canal souterrain qui passe sous un parking au niveau de la rue de l’Île, à Dijon (quartier du Port-du-Canal). Ce canal regroupe un bras de l’Ouche, le Renne et un bras du Suzon. Ce jour-là, il y avait un peu d’eau (30 cm dans le canal et 50 cm à la sortie) avec du courant. Les deux filles prennent peur et appellent au secours depuis l’intérieur du canal. Une personne qui était sur la passerelle les entend et appelle les secours. Pour mener à bien leur sauvetage, dix-huit pompiers ont été mobilisés, dont ceux spécialisés en plongée. Le SSF21 n’a pas été informé de cette intervention.

25-26 mai 2024 – Gouffre des Brailles, Massif de la Sainte Baume (Auriol – 13)

Lors de l’exercice départemental du SSF13, un bloc chute vers 15h30 sur une sauveteuse de 36 ans remontant vers la cote -90 m. La victime est rapidement décrochée et est installée dans un point chaud. Elle présente de fortes douleurs dans le dos et ne peut se mouvoir seule. Le dispositif ORSEC est activé, et deux chantiers de désobstruction sont mis en place pour l’évacuation. Vers 23h, l’évacuation de la victime commence, et celle-ci sort de la cavité à 1h30 du matin. Pendant l’évacuation à la côte -30 m, un autre sauveteur reçoit lui un bloc sur la hanche entraînant une impotence fonctionnelle et obligeant les secours à réaliser une deuxième évacuation. Les deux victimes sont évacuées par hélicoptère et ambulance vers le centre hospitalier d’Aubagne. La première victime souffre de deux vertèbres cassées sans déplacement (trois mois de corset) et la seconde victime ne présente qu’un gros choc musculaire.

7 juin 2024 – La Bouhadère (Saint-Pé de Bigorre – 65) 

Un groupe d’élèves est encadré par un professeur d’EPS et un BE dans cette cavité. Un des élèves trébuche vers 17h et se luxe la rotule dans la salle du Bourdon. L’alerte est donnée à 17h28, et le CTDS65 est prévenu. Un médecin spéléologue des Sapeurs-Pompiers intervient rapidement avec une équipe ASV. Celui-ci réduit la luxation et l’évacuation est envisagée en civière. Neuf sauveteurs du SSF, dix Sapeurs-Pompiers, deux gendarmes et onze CRS 65 sont engagés. L’évacuation commence à 23h, et la victime ramenée à la surface à 23h50.

10 juin 2024 – Effondrement (Remaugies – 80)

Un habitant de la Grande-Rue était dans son jardin dans la matinée, lorsque le sol s’est dérobé sous ses pieds. L’homme, âgé de 59 ans, s’est retrouvé coincé dans une cavité profonde d’une quinzaine de mètres. Son épouse, présente dans la maison, a été alertée par les appels au secours qu’il a lancé. Les pompiers de Montdidier, Roye et Amiens interviennent sur place. Grâce à une équipe spécialisée, la victime a pu être hissée hors du trou. L’homme n’a été que légèrement blessé. Il a en revanche été très choqué et a été hospitalisé.

6 juillet 2024 – Grotte Deschamps (Gonsans – 25) 

Deux jeunes explorateurs, non fédérés et non équipés, descendent à la corde lisse un puits de 15 mètres. Un seul arrive à remonter. Le deuxième, épuisé, est incapable de regagner seul la surface. Son co-équipier alerte les secours via le 18. Des SMPM du SDIS 25 interviennent pour le secourir dans cette grotte (le puits ne donne pas directement en surface, une courte galerie nécessite une progression entre l’entrée de la cavité et le haut du puits). Le SSF25 apprend cette intervention par la presse sans en avoir été informé.

7 juillet 2024 – Grotte du Chaland (Arbecey – 70) 

A 23h44, la femme d’un spéléologue parti en séance photographique dans la grotte et en retard sur son horaire envisagé de sortie, appelle des sauveteurs du SSF25, amis de celui-ci. L’alerte est alors transférée au CTDS du SSF70 et aux CTDS/A du SSF25. En parallèle, à 01h00, le frère du second spéléologue en retard joint lui, le numéro vert SSF. Le déclenchement officiel du secours est acté et une dizaine de membres du SSF70 sont mis en pré-alerte. Un sauveteur du SSF70 part en reconnaissance, et ressort à 2h44 en ayant localisé les deux spéléologues, qui ressortent de la cavité par leurs propres moyens. Une crue leur a imposé une mise en sécurité dans les galeries fossiles et une attente de 7h00.

7 juillet 2024 – Grottes de Balme (Magland – 74) 

Un groupe de quatre jeunes adultes non spéléologues (trois hommes et une femme) munis pour tout le groupe d’un casque, de deux frontales, d’un baudrier et d’une corde décident d’aller visiter une zone assez éloignée de ce réseau, qu’ils ne connaissent pas. Ils ont trouvé une topographie sur internet, qu’ils ne savent pas lire correctement. Au lieu de suivre l’itinéraire habituel qui ne nécessite pas d’agrès, à 5 min de l’entrée, ils décident de descendre un P60. Leur but est d’arriver plus vite à leur objectif, mais cela nécessiterait de franchir un siphon de boue (pourtant indiqué sur leur topographie). Ils comptent ensuite ressortir par l’itinéraire classique, sur lequel, vu la pluviométrie de ce début juillet, ils vont immanquablement rencontrer un autre siphon temporaire qui sera en charge. Les trois hommes descendent le P60 (en se passant le baudrier). La jeune femme, ne se sentant pas de descendre, décroche la corde et la jette, à la demande de ses collègues, en bas du puits. Ceux-ci ne font que quelques mètres pour se rendre compte, qu’ils se heurtent alors à un siphon… Restée en haut du puits, la jeune femme est avertie à la voix, par ses infortunés collègues, de la situation, et ressort donner l’alerte à 21h40. Après conférence à trois avec le témoin, trois sauveteurs du SSF74 se rendent directement sur site avec un peu de matériel. Ils arrivent sur site à 23h10, puis montent à la cavité pour commencer l’évacuation. A leur arrivée, deux gendarmes héliportés et deux GMSP arrivés avec leur véhicule SDIS ont presque terminé l’évacuation. Les trois victimes ressortent à 23h45.

14 juillet2024 – Aven du Crapaud (Méjannes le Clap – 30) 

Le dispositif spécifique ORSEC est activé pour trois jeunes novices épuisés et bloqués sur corde dans le P30. L’évacuation est réalisée en trois heures par des sauveteurs ISS30 et SSF30.

Résumé succinct d’auto-secours et autres opérations

22 avril 2024 – Grotte Roche (Villard de Lans – 38)

Lors d’une visite, une spéléologue fédérée de 65 ans glisse et tombe sur le dos. Elle ressort assistée par le groupe qui l’accompagnait. La victime est prise en charge par un VSAV sur le parking. Aucun sauveteur spécialisé n’est intervenu. La victime souffre d’une fracture de vertèbre lombaire (L1) et de traumatisme à une vertèbre cervicale (C1).

8 mai 2024 – Le grand barrenc (OpoulPérillos – 66)

Lors de leur visite du gouffre, un groupe de spéléologues originaires du Doubs et membres du SSF25, croise en bas du puits d’entrée, deux hommes non spéléologues (45 et 25 ans) venus récolter des insectes dans la cavité. Ces deux personnes commencent leur remontée. Une bonne heure après, lors de leur retour, nos spéléos du Doubs retrouvent le plus jeune coincé au niveau du premier fractionnement, le bloqueur ventral bloqué contre le nœud et incapable de passer ce fractionnement. Il s’épuise dans de vaines manœuvres. Son équipier, qui ne semble pas maîtriser ni les techniques d’auto-secours, ni de réchappe attend en bas du puits. Après avoir remonté le puits, trois sauveteurs du SSF25 installent un balancier, débloquent la première victime et la remontent en surface, avant d’assister le deuxième homme dans sa remontée.

9 mai 2024 – Gouffre de la Henne-Morte (Herran – 31)

Aux alentours de 11h, un groupe de six personnes entreprend la traversée gouffre de la Henne-Morte / grotte des Commingeois. Après rappel du puits d’entrée, un spéléologue reçoit une pierre en bas du puits de 26 m qui fait suite, et ressent une très grande douleur à l’épaule le rendant inapte à poursuivre la traversée. Un point chaud est organisé à l’écart de la base du puits tandis que deux autres spéléos entreprennent de remonter le puits d’entrée par le coté le moins haut constitué d’un amoncellement vertical de gros blocs. Une fois la surface atteinte et le puits d’entrée rééquipé, la victime est remontée vers la surface en technique balancier et ressortie vers 14h. La marche d’approche retour se fait sans grosse difficulté. Après consultation du 112, la victime est acheminée sur l’hôpital de Saint-Gaudens, où sera diagnostiqué une triple fracture de l’omoplate.

10 mai 2024 – Grotte du Chaland (Arbecey – 70)

Aux alentours de 14h, à environ 2,5 km de l’entrée, une spéléologue fédérée de 48 ans glisse lors d’une progression sur main courante sans baudrier pour contourner des concrétions. Elle lâche la corde et se retrouve heureusement coincée sur une lame en dessous. Elle ressent une vive douleur au genou et ne peut plus prendre appui dessus. Son bas de combinaison néoprène faisant office d’atèle, elle fait demi-tour vers la sortie, aidée par ses trois coéquipiers. Elle ressort de la cavité à 19h.

21 juin 2024 – Grottes de Caumont (Caumont – 27)

Une femme appelle le numéro vert à 00h02 inquiète, car son mari, parti en spéléologie à 18h15 sur les Grottes de Caumont avec un autre spéléologue expérimenté, n’est toujours pas rentré. Elle est rassurée par le CTN qui assure la prise d’écoute et temporise le temps de retard. A 00h08, elle rappelle le numéro vert pour préciser que son mari vient de rentrer.

8 juillet 2024 – Gouffre de Naud (Le Gratteris – 25) 

Dans le contexte d’un encadrement de stage, lors de la remontée, la cadre technique (initiatrice fédérale) décide de faire travailler l’installation d’un balancier à ses stagiaires. Alors qu’elle supervise l’installation de l’atelier en tête d’un P20, elle ressent une violente douleur dans le bas du dos, qui la bloque complètement. Elle parvient à reculer sur la main courante et à s’asseoir, mais elle est en limite de malaise. Un des stagiaires, médecin qui dispose de quelques médicaments avec lui, lui administre immédiatement des anti-douleurs. Les stagiaires basculent rapidement de l’apprentissage à la réalité et parviennent, malgré les violentes douleurs qui paralysent leur cadre, à la hisser en haut du P10 et à lui faire franchir le court boyau de sortie. Il semble qu’un violent lumbago soit à l’origine de cette douleur.

Informations d’accidentologie au niveau mondial

3 avril 2024 – Réseau des grottes subaquatiques de Plura (Rana – Norvège)

Une équipe de trois plongeurs expérimentés en recycleurs prévoit d’effectuer une plongée de contrôle en préparation d’une plongée plus profonde le lendemain. Un plongeur prend la tête, suivi par deux plongeurs à l’arrière. La première moitié de la plongée se déroule sans incident, à une profondeur maximale de 34 m. Les trois plongeurs remontent dans la “chambre des noces” cavité remplie d’air après 30 minutes de plongée. La plongée ayant été planifiée comme un circuit, cet arrêt marquait approximativement la mi-temps de la plongée. L’équipe repart alors dans la même formation. Après 16 minutes de plongée, le plongeur de tête se retournant pour aider le plongeur qui le suivait pour déployer un éclairage de secours, voit alors le phare du troisième plongeur se déplacer de façon erratique et l’entend crier. Lorsque le plongeur de tête atteint ce plongeur, celui-ci est déjà en pleine convulsion, son détendeur n’étant plus en bouche. Après des tentatives infructueuses pour sécuriser les voies respiratoires du plongeur accidenté, le plongeur de tête demande au second plongeur de le précéder à la nage et d’alerter la surface pour demander de l’aide. Il entreprend en suivant de ramener le plongeur accidenté vers la sortie, sur une distance d’environ 250 m avec plusieurs changements de profondeur. Un plongeur resté en surface les rejoint près de la sortie et les aide à ramener la victime à la surface, ce qui sera effectif 17 minutes après le début des convulsions. Malgré une intervention rapide des services médicaux d’urgence locaux par ambulance et hélicoptère, tous les efforts de réanimation déployés restent vains et la victime décède.

6 mai 2024 – Sima del Fraile, Cifuentes, Guadalajara (Castilla – La Mancha – Espagne)

Une jeune spéléologue de 19 ans s’évanouit à 30 mètres de profondeur, alors qu’elle explorait cette cavité dans une zone difficile d’accès. L’incident se produit vers 17h11 et l’alerte est rapidement donnée. Les pompiers de Sigüenza, des agents de la Garde civile et une unité mobile de soins intensifs se rendent rapidement sur les lieux de l’incident. Les équipes de secours évacuent la jeune femme et la transfèrent à l’hôpital universitaire de Guadalajara.

2-3 juin 2024 – Traversée Garmaciega / Sima del Sombrero, Soba (Cantabrie – Espagne) 

Une recherche est effectuée le dimanche matin de bonne heure pour deux spéléologues (un couple aguerri d’une quarantaine d’années de Castilla y León) partis la veille pour réaliser cette traversée et non ressortis. Deux équipes de secours du Gouvernement de Cantabrie réalisent la traversée dans la matinée sans retrouver les deux spéléologues. Dans la foulée, Deux équipes de l’Unité Militaire d’Urgence (UME), l’une en mission de recherche et l’autre en mission de communication, entrent dans la cavité à 11h00 pour inspecter les zones situées en dehors de l’itinéraire classique de progression. Quarante-quatre sauveteurs de l’UME et du GREIM sont alors engagés à la prospection de près de 40 kilomètres d’itinéraires alternatifs le long desquels les deux spéléologues auraient pu se perdre. Le dispositif de recherche monte à soixante sauveteurs la journée du lundi, pour continuer les recherches dans tous les diverticules possibles. A 18h00, les sauveteurs retrouvent les deux spéléologues disparus. Tous deux sont vivants, sans blessures et n’ont pas besoin d’assistance médicale. Les deux disparus ressortent de la cavité par leurs propres moyens à 23h30. Les deux spéléologues ont expliqué qu’ils avaient déviés de l’itinéraire principal et s’étaient retrouvés désorientés. Ils avaient donc monté un point chaud, avec de l’eau et de la nourriture pour attendre sagement les secours.

15 juin 2024 – Avenulcu Spinare (Mârgău, SatRăchiţele – Roumanie)

Lors de l’exploration de cette cavité, un spéléologue déloge un tronc d’arbre en surface qui chute dans la cavité et percute la poitrine d’une spéléologue de 30 ans présente au fond du puits. L’alerte est donnée rapidement à 6h30 car la victime présente des difficultés respiratoires. Dix-huit sauveteurs du CORSA (Asociația Corpul Român Salvaspeo), dont trois médecins, sont engagés. La première équipe de sauveteurs rentre dans la cavité à 11h. L’évacuation en civière de la victime démarre à 16h54, et celle-ci ressort de la cavité à 18h09. Pendant le transport de la civière pour l’évacuation, une pierre se détache et frappe au fond du puits au niveau du membre supérieur droit l’un des sauveteurs de 57 ans. Celui-ci est donc également évacué en civière. La première victime souffre de fractures de côtes, d’un pneumothorax gauche, et d’une suspicion de fracture de la clavicule gauche. Le sauveteur victime souffre d’un traumatisme du coude droit avec suspicion de fracture.

28 juin 2024 – Grotte de Tubang (Antequera, province de Bohol – Philippines)

Cinq mineurs décident de nager dans la grotte de Tubang en début de soirée à 18h, grotte qui n’est accessible qu’après avoir plongé en apnée un petit siphon. Deux ressortent, tandis que les trois autres restent piégés au milieu de la grotte, vraisemblablement paniqués par le retour. Des membres de la Garde côtière, des plongeurs sous-marins et d’autres bénévoles travaillent alors pour sauver les trois jeunes piégés dans la grotte. Malheureusement, lors du sauvetage, un homme de 28 ans, qui s’était porté volontaire pour sauver son jeune frère piégé dans la grotte, se noie lors de la tentative de franchissement du siphon.